En préambule de notre prochaine sortie du 5 mars 2017 : les origines du nom La grotte de Lascaux avec ses magnifiques œuvres pariétales est tombée dans l’oubli pendant près de vingt millénaires. Découverte au siècle dernier, elle éclipse aujourd’hui totalement l’ancienne seigneurie qui lui a pourtant donné son nom et qui, par une ironie de l’Histoire, tombe à son tour dans l’oubli. L’étude de ce petit domaine — il ne comprend plus guère que l’ancienne maison noble, les ruines d’un moulin et une ferme modèle du début du XXe siècle — est l’occasion de redécouvrir le patrimoine architectural et paysager de la vallée de la Vézère. Elle offre également des clefs de compréhension de l’évolution du Périgord du Moyen Âge à l’époque contemporaine. L’origine d’un "repaire noble" Carte de la Guyenne par Belleyme, 1768 De nombreux domaines ou hameaux de Dordogne et de Corrèze portent le nom de Lascaux ou d’autres noms dérivés de l’ancien occitan cous, cos, tels les "Las Coutz" des communes de Grignol et de Marsac, ou encore les "Lascaux" de Bourdeilles et de Millac-Nontron. Ce nom féminin, qui désigne un endroit pierreux, correspond parfaitement à la nature du sol de la colline de Montignac, "où il y a des rochers", selon un document daté de 1667. C’est là, dans ce lieu idéalement situé, en limite de l’étage géologique du coniacien moyen et supérieur et du talus alluvial de la rive gauche de la Vézère — suffisamment surélevé pour donner des vues larges sur la vallée, contre un rocher où s’abriter et extraire de la pierre, et en bordure des riches terres alluvionnaires propices à la culture — que fut implantée la demeure seigneuriale. La mention la plus ancienne de Lascaux remonte à l’année 1400, moment où la ville de Montignac connaît un essor économique et architectural sans précédent. À cette date, Bertrand de Lacoulx rend hommage à son suzerain, Louis, duc d’Orléans, comte de Périgord et châtelain de Montignac, "pour son hostel appellé de La Coux". Il fait peu de doute que, comme d’autres membres de la noblesse montignacoise (telles les familles de Losse, d’Arnal ou de Féletz), ce seigneur possédait une résidence urbaine et le fief de Lascaux, son repaire "aux champs" qu’il faisait fructifier et dont il percevait les revenus. Après les Lacoulx, la seigneurie passe à la famille du Cheylard (ou Chaslard) : Adémar "de Caslario" en est propriétaire en 1451, puis Antoine, mentionné en 1490 et encore en 1503. Avant 1536, la propriété est détenue en co-seigneurie : les propriétaires en sont Antoine du Cheylard, également seigneur de la Titima, et Antoine de Reilhac, aussi seigneur de Belcayre, de Pelvezy et de Salignac, qui rendent chacun hommage pour une partie de leur maison noble au seigneur châtelain de Montignac. Ce sont peut-être eux qui firent reconstruire la maison noble dans les années 1510-1520, comme le suggère la présence de trois écus (aujourd’hui bûchés) placés au-dessus de la porte d’entrée du logis. Passé par la suite en totalité aux de Reilhac, le domaine reste dans cette famille jusqu’au commencement du XVIIIe siècle. De cette campagne de reconstruction subsistent les vestiges d’une fenêtre et une porte caractéristiques de ces années (munies de moulures à listel et bases prismatiques dans l’ébrasement), ainsi qu’un piédroit du portail d’entrée au manoir, flanqué d’une meurtrière "à la française". Sources : Xavier Pagazani, chercheur du service du patrimoine et de l’Inventaire de la Région Aquitaine ; Florian Grollimund, étudiant en Master/stagiaire ; Line Becker et Vincent Marabout, chargés de mission du Département de la Dordogne
1 Commentaire
Farges Pierrette et Gérard
22/2/2017 09:24:50 am
cet article nous a fort intéressés mais notre mémoire actuelle
Répondre
Laisser un réponse. |
Archives
Avril 2023
Categories |